Coups de coeur

Guadeloupe, juillet 1976. Si les habitants de la Basse-Terre sont habitués aux toussotements de la Soufrière, cet été-là les explosions s’intensifient au point que l’évacuation vers Grande-Terre est déclarée. C’est dans ce décor que nous découvrons Eucate, qui vit avec sa petite-fille adolescente, Anastasie, sur les pentes du volcan, et Elias qui accueille pour les vacances son fils qui vit à Châteauroux. Le lien entre les personnages est parfois difficile à percevoir mais tout s’éclaire au fur et à mesure de la lecture. On suit avec intérêt les réflexions d’Eucate, personnage haut en couleurs qui a un fort caractère, d’Elias le gentil  patriarche, d’Anastasie et sa quête d’identité. Un texte qui laisse un doux souvenir. G. L. G.

Âmes sensibles, passez votre chemin !
A la fin du XXIème siècle, Rebecca assiste à la grande catastrophe écologique, qui l’oblige à quitter la ville avec sa fille Alice. Commence pour elles une vie d’errance où personne n’est en sécurité. La loi du plus fort règne, les quelques communautés pacifistes sont vite éradiquées par les guerriers et autres chefs fanatiques ou dictateurs.
Alice, devenue adulte, vit dans un village où les hommes sont tout-puissants, les femmes sont leurs esclaves. Son mari meurt en défendant la cité, elle se retrouve seule pour élever sa fille Nour. Pour ne pas avoir à vivre avec un nouveau mari imposé elle prend la fuite. Le roman débute avec Nour et sa fille Clara, qui vivent en compagnie de Marceau et son fils Léo. Tous les quatre tentent de survivre dans cet univers de violence et de privations. Ils partent à la recherche d’une communauté que des vagabonds ont évoquée, qui serait placée sous le signe de l’entraide.
Chaque chapitre dépeint la vie d’une des trois femmes, pas forcément dans l’ordre chronologique, ce qui crée un peu de confusion. Avec le climat de tension extrême qui règne tout au long de la lecture, il est difficile de lâcher ce livre. Je me suis accrochée aux espoirs d’une vie meilleure, j’ai tremblé pour ces femmes, été révoltée par la bêtise de l’être humain. Encore une fois, les catastrophes révèlent en majorité la part sombre de l’humanité même s’il y a des moments d’entraide et de partage. G. L. G.

Le roman commence par la disparition d'une jeune fille, Silva, 17 ans, dans la petite ville de Spilt en Croatie en 1989. L’enquête s’enlise, les années passent et toujours rien sur sa disparition. Entre temps le pays est en pleine révolution et avec l’effondrement du régime de Tito les recherches s’arrêtent, puis reprennent par d’autres inspecteurs jusqu’au jour où ?
Ce premier roman a reçu de nombreux prix le deuxième roman de Jurica Pavicic La femme du deuxième étage semble tout aussi passionnant ! A. D. L.

Inti est missionnée en Ecosse pour y réintroduire le loup afin de ré-ensauvager l’environnement et relancer la biodiversité. Mais les locaux ne voient pas les choses de cette manière, surtout les éleveurs de bétail qui craignent pour leurs bêtes. Quand Inti retrouve l’un d’eux éviscéré durant la nuit en pleine forêt, c’est la panique ! Elle va devoir démasquer le tueur au plus vite au risque que la population se retourne contre les loups. Ce roman nous offre ici une belle leçon d’humanité. Inti est un personnage fracassé et les loups ses sauveurs. Mais aussi les nôtres car sans eux, pas de biodiversité ni d’équilibre possible. Le meurtre n’est ici que prétexte à comprendre tout cela. Une histoire sombre qui débouchera, contre toute attente, sur une fin lumineuse. Tout n’est pas perdu, ni pour Inti, ni pour l’environnement.

M. W.

Le café « Funiculi Funicula » permet à ses clients les plus déterminés de retourner dans le passé. Pour ça, il faut suivre un mode d’emploi bien précis et respecter certaines règles, notamment celle de revenir avant que le café tout juste servi ne refroidisse. Ce saut dans le temps très bref suffit parfois à consoler les cœurs. Dans ce roman léger qui se lit vite, on découvre la vie de plusieurs personnages aux problématiques bien différentes mais toujours touchantes. On s’attache également rapidement aux gérants du lieu, pourtant sans en connaître beaucoup sur eux.

C. C.

Après quelques polars remarqués, Françoise Guérin nous entraine cette fois-ci dans les coulisses des grandes écoles privées et des pressions exercées sur ses étudiants. La cellule Cornelia est un organisme missionné par le Ministère de la Santé, chargé de prévenir les suicides. Dans le prestigieux lycée de le Rédemption à Sète, trois suicides d’adolescents ont été signalés. Nous allons suivre Maya, psychologue, et son équipe sur les traces de Pauline, une brillante lycéenne. L’occasion pour elle de revenir dans sa ville et se confronter à son passé… Thriller passionnant mêlant sociologie et psychologie, laissez-vous tenter par le premier opus très prometteur de la série Cornelia !

A. C.

Les destins croisés de deux femmes bulgares débarquées à Lyon en 2001. D’une part, l’autrice étudiante en cinéma, d’autre part Dora travailleuse du sexe. Ces « filles de l’est » cherchent à s’émanciper et à trouver le chemin de la liberté. Avec humour, ce roman dénonce la brutalité de l’état face aux minorités et la violence des préjugés. Un texte à la fois déjanté et engagé !

S. P.

Lorsque Cléa, ancienne étudiante en école d'art, arrive à Ombrelle, les villageois la rejettent et lui interdisent formellement de pénétrer dans la forêt qui borde le village. Venue en quête d'inspiration artistique, elle se retrouve impliquée dans des mystères que sa présence semble curieusement mettre en lumière. Pour quelles raisons les rares habitants de son âge l'évitent-ils comme la peste ? Pourquoi ne semblent-ils pas pouvoir quitter le village ? L'interdiction générale d'aller dans la forêt est-elle liée aux légendes locales mentionnant l'existence d'une créature ancestrale ?
L'atmosphère que l'auteure dépeint dans ce roman nous plonge au cœur de l'histoire où l'art, la nature, l'amitié et des éléments fantastiques s'associent pour former un roman qui déborde de mystère. Une superbe découverte que je recommande vivement. E. A.